S'il se définit lui-même comme un joueur "correct, pas mauvais à peu près partout", Sylvain Delorme n'en aura pas moins été l'un des meilleurs espoirs de sa génération, en même temps qu'un solide appui lors de la saison 1995-1996. Celle-ci fut d'ailleurs l'une des plus scabreuses de l'histoire de Cholet Basket. La valse des Américains (ils seront 8 à défiler sous le maillot de CB, cette année-là !), conjuguée au maintien acquis difficilement en fin de saison, lui offrit un temps de jeu bienvenu pour sa propre éclosion, lui qui venait tout juste d'être intégré à l'effectif professionnel. Un temps de jeu offert par Jean Galle qu'il mit tout à fait à profit, notamment en inscrivant 18 points contre Montpellier, et 17 contre Evreux.
Auparavant, l'histoire de ce Rémois de naissance fut d'abord celle d'un scoreur patenté, qui offrit à CB, dès sa première saison dans les Mauges, un titre de champion de France cadets (9 points en finale contre l'Hermine de Nantes), et une finale de Coupe de France (6 points en finale face à Evreux). En parallèle, Eric Girard lui offre ses premières minutes en espoirs, lors d'un match contre Sceaux. Et le Champenois ne va guère y décevoir : très mature, il cartonnera en fin de saison (21 points contre Gravelines).
La saison suivante, il ne fait que confirmer ces différentes prédispositions. Sa saison chez les espoirs est des plus abouties (il est le meilleur scoreur choletais), et telle une consécration, il est élu MVP du All-Star Game espoirs, pendant lequel il régale (19 points à 75 %, 4 rebonds, 4 interceptions en 25 minutes). Bref, il est temps de franchir le Rubicon, et de grandir chez les professionnels. Pas simple, néanmoins, de positiver en 1995-1996. CB vit sur la corde, et le climat n'est guère propice à l'émancipation d'un jeune loup. La saison suivante, dans un effectif beaucoup plus fourni (avec le shooteur italien Giancarlo Marcaccini notamment), il montre néanmoins une jolie régularité (3,2 points ; 1,1 rebond en 13'). Conscient que sa marge de progression est importante, il fait néanmoins le choix de quitter les Mauges, de traverser le Layon... et de rejoindre Angers BC (Pro A), alors coaché par Thierry Chevrier.
S'il renouera ensuite avec la Pro A, du côté de Châlons-en-Champagne, près de sa ville de naissance (23 points face à CB en 1999-2000), il sera d'abord à ranger parmi les bons joueurs de Pro B, dont la compréhension du jeu fut un atout supplémentaire. Fort de ces expériences et de cette lecture du basket, il est rapidement intéressé par une carrière d'entraîneur. Et c'est CB qui lui tend la main en 2007 : son ancien entraîneur, Jean-François Martin, en fait en effet son assistant, en remplacement de Mathieu Mousserion, parti driver le centre de formation de Vichy. Dans son club de cœur, à l'instar de la période où il fut joueur, il va connaître une belle ascension. D'abord coach des cadets France, il décroche un titre de champion de France de division B avec ses jeunes pousses, et obtient son Diplôme d'Etat Supérieur (DES) en 2013, qui lui permet d'entraîner sur l'ensemble des divisions professionnelles. En mai 2015, à la tête d'une génération amenée à compter (avec Abdoulaye N'Doye, Youri Morose et Warren Woghiren), il conduit CB jusqu'au titre de champion de France cadets, à la Meilleraie, à l'occasion des festivités des 40 ans de Cholet Basket. Une forme de consécration...
Lors de la saison 2015-2016, après l'éviction de Laurent Buffard, il est promu assistant de Jérôme Navier au sein de l'équipe professionnelle. Ce coach très pédagogue et très calme reçoit ensuite la charge de conduire l'effectif espoir, qu'il conduit jusqu'en finale du Trophée du Futur (défaite face à Nancy) tout en demeurant très précieux dans le staff de Philippe Hervé.